« L’inspiration de nos héritages » /20/ Stéphane Wiest – Tchiki’Baume

Tchiki’Baume est une entreprise spécialisée dans la production de cosmétiques à base d’ingrédients naturels. Stéphane Wiest a créé la marque pour répondre à une demande de produits sur mesure. Elle développe une gamme destinée à la vente en ligne, sur les marchés et lors d’ateliers au cours desquels les participants fabriquent eux-mêmes. Cette passionnée de nature pourrait bien vous donner envie de changer de crèmerie !

Un duo sur la ligne de départ

L’aventure a commencé en 2017, lorsque Charlène et Stéphane ont créé les ateliers cosmétiques. « Notre objectif était de transmettre des savoir faire. Le but est que les participants prennent soin d’eux-mêmes, de leur peau, avec des ingrédients naturels. Chacun repart avec des produits qu’il a fabriqués lui-même : savons, déodorants, crèmes et baumes. Il s’agit de permettre à tous d’être davantage acteur de sa consommation. Ainsi, les bénéficiaires de nos ateliers vont vers plus d’autonomie. Ils acquièrent des compétences pour consommer différemment et réaliser leurs propres produits. »

L’éclosion d’une marque

Avec Charlène, Stéphane diffuse ces valeurs chères à leurs ateliers : transmission, accompagnement et partage. « Nous sommes à l’écoute des savoir-faire des participants, nous les intégrons à nos séances. Nos interventions alternent donc entre animation et formation. Avant de développer ces ateliers, Charlène fabriquait déjà des savons pour SOWA, la marque qu’elle a créée. Régulièrement, à l’issue des ateliers, les participants me demandaient d’acheter des produits finis. J’ai donc commencé par créer à la demande : crèmes, huiles de massages, etc. Une gamme de produits s’est ainsi constituée. J’ai alors créé la marque TchikiBaume. Ce nom m’a été proposé par un couple d’amis, Marie et Raphaël, comme un clin d’œil à la pop culture, Niagara et The Mask ! Le sous-titre « élixirs de nature » évoque mon lien avec la nature et les sorcières. »

Des sources d’inspirations anciennes et locales

Naturaliste et botaniste, Stéphane s’est formée à la biologie puis a suivi un parcours d’animatrice professionnelle dans l’éducation à l’environnement. « En 2015, j’ai décidé de me reconvertir et d’aller davantage vers mes envies et mes valeurs. Je souhaitais mieux intégrer à ma vie professionnelle la nature que j’appréciais pendant mes loisirs, la randonnée notamment. J’ai suivi des stages chez les Sorcières du Vercors dans la Vallée de Quint. Il s’agissait de mieux connaître les plantes aromatiques et médicinales. Au cours d’un stage « Oser faire et oser être », j’ai rencontré Charlène et nous avons constaté que nous savions faire. Quelques temps auparavant, Mathilde Girardey avait animé un atelier cosmétique dans ma cuisine. Cela m’a donné envie d’en animer moi-même. »

Au fil des saisons

Les produits TchikiBaume sont issus d’un ensemble d’actions réparties sur l’ensemble de l’année. « La cueillette des plantes constitue la matière première. Les cueillettes sont concentrées sur la saison printemps-été selon les plantes et les zones de récoltes. Ces ingrédients servent à fabriquer les baumes et sont utilisés aussi pendant les ateliers qui ont lieu toute l’année. N’ayant pas d’alambic pour produire des hydrolats et des huiles essentielles, je fais appel à des producteurs locaux. Je réalise ensuite des macéras huileux et solaires, également utilisés dans la fabrication des baumes et comme principes actifs pour les produits cosmétiques préparés au cours des ateliers. Chaque réalisation est adaptée aux problématiques de peaux et de soins. Les parfums sont également choisis selon les goûts des participants et des acheteurs. »

Des activités complémentaires

Les principales périodes de production sont le printemps pour les ventes sur les marchés d’été, puis l’automne, pour les marchés de noël. « La certification des produits pour la vente en ligne et magasins est lissée sur l’année. D’autres services complètent l’offre de Tchiki’Baume : team building et événements familiaux, enterrements de vie de jeune fille, ateliers en centres sociaux et collectivités, cycles cosmétiques et Do It Yourself, fabrication de produits d’entretiens, etc. »

Fidélisation de la clientèle

Certains bénéficiaires des ateliers cosmétiques viennent passer un bon moment entre amis ou en famille. « Les retours sont majoritairement satisfaisants. Des participants poursuivent la production de manière autonome, d’autres acquièrent une meilleure compréhension des produits qu’ils trouvent dans le commerce. Certains reviennent pour produire en groupe ou acheter de nouveaux produits. Des sous-groupes se retrouvent même entre eux pour tester de nouvelles recettes et nous demandent conseil. L’essentiel est que chacun comprenne pourquoi et comment associer les différents ingrédients qui entrent dans la constitution de leurs produits cosmétiques. »

Influences familiales

Originaire d’Alsace, Stéphane se souvient qu’elle pratiquait la cueillette dans la nature et au jardin avec ses grands-parents dans le sud des Vosges. « Ils produisaient des sirops, des liqueurs, des vins de fruits et autres préparations culinaires. Ils m’ont transmis le goût des bonnes choses et l’envie de profiter des bénéfices de la nature. Par ailleurs, mon père et ma mère ont développé mon intérêt pour la connaissance naturaliste, la nomenclature des champignons et des plantes, leurs vertus, les coutumes liées à leur consommation. Lui est chimiste et mycologue, elle pharmacienne. Enfant, je la voyais constituer des herbiers et fabriquer des crèmes et baumes, quand les pharmaciens le pouvaient encore. J’ai complété ses savoirs par des formations et des lectures pour me plonger au cœur des plantes et de leurs bienfaits. »

De l’Alsace à la Drôme

À Muttersholtz, dans le Ried d’Alsace centrale, se trouve une accueillante Maison de la nature . Son cuisinier-animateur, Jean-François Dusart, a mis au point depuis des années une crème pour les petits bobos du quotidien, à base de plantain. « J’ai repris ce principe et la « crème à Jef » est devenue « baume à bobo », ma première préparation. Mon goût pour la cuisine et ma curiosité ont été ensuite le moteur pour tester et réaliser d’autres productions. »

En passant par l’Équateur

Au cours d’un voyage en Amérique du Sud, Stéphane rencontre l’Asociación Artesanal Femenina de Producción Agrícola El Rosal, dans la vallée d’Intag en Équateur. « J’ai été initiée à l’extraction du gel d’Aloe Vera pour produire des savons et shampoings. Encore une occasion d’attiser mon appétit pour ces préparations. Ces différentes rencontres ont aussi renforcé mon envie de rendre les gens encore plus consomacteurs. Je suis vigilante au quotidien concernant l’origine des produits que je consomme. De la même manière, on peut trouver des plantes pour se soigner autour de chez soi. »

Prendre soin de l’environnement

Les produits cosmétiques contiennent généralement des ingrédients issus du pétrole, Stéphane propose des formules sans ces éléments. « On peut s’en passer, c’est meilleur pour la santé et pour la planète. J’ai récemment suivi la formation de cueilleur au CFPPA de Nyons où l’accent est mis sur la préservation de la ressource. Certaines grandes marques bio ont par exemple décimé les populations d’arnica dans les Vosges. Or, un cueilleur est censé observer son territoire, comment pousse la plante et alterner les prélèvements sur différentes parcelles. »

Les plantes et leurs ressources

Parmi les organisations qui inspirent Stéphane, l’Association des cueilleurs de France est une référence. « Le syndicat simples – les plantes aromatiques et médicinales – fédère aussi les producteurs et transformateurs. Quant à celles qui m’ont ouvert la voie, les Sorcières du Vercors, Nathalie et Florence comptent beaucoup. Nathalie gère une structure de production et de transformation : l’âme des simples. Elle m’ont transmis une vision énergétique des plantes. C’est grâce à elles que je commence par dire bonjour en arrivant sur un site de cueillette puis je remercie les plantes pour leur générosité. Une connexion s’établit entre nous. Le respect de la nature est notre vecteur commun. Cela nous permet de travailler en harmonie. »

Au-delà du cosmétique

Progressivement, Stéphane développe de nouvelles expériences pour allier fabrication cosmétique et contemplation des plantes. « Le but est de mettre en lumière leur beauté par la poésie ou d’autres formes artistiques. Ces rencontres différentes les mettent en valeur et favorise leur reconnaissance. Leurs particularités sont en effet mises en évidence. Lors des balades botaniques, j’intègre aussi des contes et anecdotes qui aident à mieux les connaître. »

Retrouvez Stéphane sur les ondes :

France Bleu Drôme Ardèche « C Tout naturel »

France Bleu Drôme Ardèche « Circuit Bleu, côté experts »

Radio BLV, « Au cœur des plantes »

Radio BLV : 27/04/22 « Prendre soin de soi et des plantes ! »

Radio BLV : 15/06/22 « Cueillette sauvage »

Radio MEGA, SINGURIEL n°310 « Les ateliers cosmétiques de Charlène & Stéphane »

Si vous souhaitez aussi témoigner, partager ce qui vous influence positivement, rendre hommage à ceux qui vous inspirent et poursuivre cette collecte de « L’inspiration de nos héritages », n’hésitez pas à me contacter par mail ou téléphone 06 64 97 94 84.

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