« L’inspiration de nos héritages » /3/

Éric Permingeat est le fondateur de Conte-moi un terroir. Passionné d’histoires et de rencontres, Éric partage les richesses de ses coins préférés autour des châteaux et vignobles ardéchois, près de Crussol notamment. Pour L’énergie de la plume, il revient sur les racines qui portent son activité au quotidien.

Le goût de l’échange

Les expériences personnelles d’Éric et son éducation lui ont offert très tôt de vivre dans un esprit collectif. Les clubs de sports, le foot, les colos et le théâtre ont été autant d’occasions de découvertes. « Cela a ouvert mon appétit de la rencontre. Mes parents m’ont aussi transmis des valeurs relationnelles fortes. À présent, Conte-moi un terroir est la somme de ce que je suis et de ce que j’aime. L’objectif de Conte-moi un terroir est de promouvoir le territoire. »

Les parents d’Éric sont originaires de La Voulte-sur-Rhône et ses grands-parents de la Vallée de l’Eyrieux. « Lorsque j’étais enfant, je me souviens de l’entraide qui résidait à la campagne. Cela s’exprimait lors des travaux de rénovation de la maison familiale, à Beauvène, par exemple. La solidarité était forte entre voisins. Les amis de mes grands-parents racontaient aussi des histoires et j’adorais écouter leurs anecdotes. Je passais un mois l’été avec eux et je gardais les brebis avec les fils du fermier voisin. Mon grand-père m’emmenait aux champignons et me transmettait ce qu’il savait sur la faune et la flore. C’était un éveil à la curiosité et je voulais en savoir davantage sur la vie économique et sociale locale. Ces années m’ont donné envie de partager à mon tour. »

Associer patrimoine et culture

Du côté paternel, le grand-père d’Éric était maçon. « Je le voyais travailler dur et, lorsque j’étais enfant, j’avais le projet de devenir maçon à mon tour, pour construire un cinéma à Charmes-sur-Rhône ! Puis, mes parents se sont investis dans la vie associative. Ma maman a participé à la création de la MJC 3 Rivières et une des activités était justement le cinéma itinérant « Écran village ». Sept ou huit villages se prêtaient un projecteur et les projections étaient assurées par mon papa. À l’adolescence, j’ai passé mon BAFA et j’ai travaillé dans l’animation. Je suis devenu responsable d’animation à La Voulte. On mettait en place des activités culturelles et ludiques, notamment le carnaval. Plus de mille personnes défilaient dans les rues ! On faisait une halte à la maison de retraite, pour permettre aux enfants de rencontrer les anciens et favoriser les relations intergénérationnelles. »

À 30 ans, Éric reprend des études à Montpellier, en fac d’histoire. « J’ai pu approfondir les questions que je me posais depuis l’enfance et je travaillais en même temps au rayon des vins chez Metro. J’étais adjoint et mon chef de rayon était originaire de Lyon. Nous avions les mêmes valeurs et l’envie de partager notre goût pour les produits du terroir. Nous avons travaillé ensemble pendant dix ans. Les choses se sont faites naturellement et m’ont permis de découvrir le monde de l’entreprise. Ces expériences et ces rencontres m’apportent des outils essentiels pour mes activités au quotidien. »

Conter l’histoire des lieux sans compter son temps

En 2018, Éric crée Conte moi un terroir. « J’avais envie de prendre le temps de connaitre l’autre au travers du vin et de la balade. Depuis, j’ai rencontré des visiteurs de tous horizons : un tonnelier de champagne, des savoyards passionnés de vins, etc. Les circuits que je propose nourrissent la curiosité des visiteurs et eux m’enrichissent de leurs connaissances. J’ai perfectionné mes compétences en œnotourisme au cours d’une formation à Suze-la-Rousse et mes recherches historiques aux archives me permettent d’agrémenter la rencontre avec des anecdotes historiques, en lien avec les lieux que nous parcourons. »

Créer une entreprise nécessite des qualités particulières, au-delà de la passion. Éric aime apprendre dans l’échange, avec ceux qui l’entourent. « Je suis un observateur et je m’imprègne toujours des environnements dans lesquels je travaille. Je côtoie des professionnels du tourisme qui me transmettent les ficelles du métier : les Offices du tourisme, Auvergne-Rhône-Alpes tourisme, des restaurateurs, des hébergeurs, etc. Par ailleurs, les réseaux d’entreprises comme BNI, CARBAO ou des groupes de producteurs locaux, soutiennent les chefs d’entreprises pour partager leurs difficultés, leurs réussites et avancer ensemble. C’est un enrichissement collectif permanent. »

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