Lorsque ma bibliothécaire préférée m’a prêté La sage-femme du roi, d’Adeline Lafitte et Hervé Duphot, en feuilletant la BD, mon regard est tombé sur une étrange poupée. J’avais vu la même au Musée de l’Homme où l’objet m’avait d’abord intrigué. À quoi pouvait bien servir ce bassin féminin d’où sortait un poupon relié par un cordon ? Le cartouche dans la vitrine indiquait : Mannequin pédagogique d’accouchement de Mme du Coudray (1714-1789). Quand j’ai retrouvé cet objet dans La sage-femme du roi, j’ai eu l’impression de revivre un moment déjà vécu. Vous avez déjà eu cette impression de déjà vu ?
Début 2024, pour faire face à une natalité en baisse, le président Macron a appelé au réarmement démographique. Je ne suis pas le seul à bondir en entendant ce genre de propos guerrier et masculiniste qui semblent venus d’un autre âge ! Et le lien peut-être fait avec La sage-femme du roi, lorsqu’on découvre dans la BD que les sages-femmes du siècle des lumières ne pouvaient exercer que sous la responsabilité des chirurgiens. Ce sont pourtant ces expertes de la mise au monde qui expérimentaient de nouvelles méthodes pour faire reculer la mortalité infantile et les décès de femmes au cours des accouchements.
Une pionnière
Mme du Coudray était une sage-femme réputée, mais dont les gestes étaient entravés par une société dominée par les hommes. Cependant, elle ne pouvait pas renoncer, face au danger que représentait l’ignorance des matrones à qui les naissances étaient confiées dans les campagnes. Mme du Coudray a donc accepté de quitter la capitale pour s’installer dans une lointaine province où elle a mis au point des méthodes d’enseignement et ce matériel pédagogique inédit. Elle a ensuite formé de nombreuses femmes à pratiquer des accouchements moins risqués. La bande dessinée raconte son parcours semé d’embûches et sa détermination à aller jusqu’au bout. Son Abrégé de l’Art de l’accouchement et ses formations auront contribué à faire avancer la médecine et les mentalités.
Raconter la naissance
Lorsque je rédige des biographies, les narratrices me racontent parfois leurs accouchements. Ce sont des moments inoubliables. Certains se passent très bien, d’autres sont plus douloureux. Ensemble, nous choisissons les mots pour décrire ces instants d’intimité qui parfois n’ont jamais été transmis aux premiers intéressés, les enfants. Il arrive aussi que des narratrices et narrateurs, souvent les plus âgés, évoquent le décès de frères ou sœurs à la naissance. C’est leur rendre hommage de les citer dans ces récits de vie, même si la leur a été courte. Aujourd’hui, les accouchements sont mieux encadrés, grâce à ces sages-femmes qui donnent la vie.
Si vous souhaitez aussi raconter votre naissance, celle de vos enfants, et tout ou partie de votre existence, n’hésitez pas à me contacter pour rédiger votre biographie, ce sera un plaisir de vous aider à accoucher du livre de votre vie !
Plus précisions sur le site www.energie-plume.fr et vous pouvez me contacter au 06 64 97 94 84 ou par mail :