Jacaranda de Gaël Faye est un roman majeur. Il m’a happé dès la première page. À la lecture du premier chapitre, on sait qu’on ne ressortira pas indemne de ce voyage.
Bouleversant
Gaël Faye nous embarque dans le parcours initiatique de Milan, un adolescent qui découvre ses racines rwandaises. Aux silences de sa mère répondent les témoignages de celles et ceux qu’il rencontre au fil des années. Le génocide en toile de fond ressurgit lorsque sa famille et ses amis dévoilent leurs souvenirs. Des bribes de l’horreur que nous avons découverte à l’époque nous reviennent. Le récit alterne entre le parcours du jeune homme, les bons moments qu’il partage avec la jeunesse rwandaise, la mémoire des anciens, les témoignages bouleversants.
L’auteur plonge ses personnages dans une spirale mêlant leur histoire aux événements traumatiques que le pays a vécus. Comment comprendre l’incompréhensible ? Milan s’interroge, et nous avec lui. Quelques éléments nous permettent de suivre la chronologie auprès de survivants qui racontent. Le narrateur découvre l’histoire de ses ancêtres et recontextualise la tragédie du génocide des Tutsis par les extrémistes Hutus. On est saisi alors par l’ampleur vertigineuse du traumatisme. Et les différentes façons de faire face des protagonistes qui entourent Milan nous éclairent sur le travail de deuil et de réconciliation menés depuis la catastrophe.
Sublime
Pour étayer son propos, Gaël Faye confie à ses personnages les outils du biographe : enregistreur, prise de notes, écoute, transcription, réécriture. À ce travail d’archiviste, ce devoir de mémoire, de transmission de l’histoire de la famille de Milan, il ajoute la mise en scène, des dialogues et une description vivante, parfois teintée de poésie, pour faire appel à nos émotions. Le lecteur passe ainsi de la contemplation à l’effroi, de la compassion à la joie, de la tristesse à l’espoir. Un texte sublime !
Essentiel
Jacaranda est un livre essentiel pour approcher un partie de ce qu’ont vécu les Rwandais à la fin du XXe siècle et après. Ce travail de mémoire est d’écriture offre un espace d’expression à celles et ceux qui ont subit les massacres. À notre tour nous pouvons entendre.
Témoigner pour se souvenir
Gaël Faye nous offre avec ce livre la possibilité de garder en mémoire des éléments clés, déterminants pour comprendre un peu ce qu’ont vécu la famille et les amis du personnage principal de son roman. De même, au cours des projets biographiques qui me sont confiés, il m’arrive d’entendre des récits importants pour les narrateur.ice.s et je m’applique à les transcrire autant que possible avec justesse. Je m’interroge souvent sur ce qui compte pour les lecteur.ice.s
Et vous qu’est-ce qui vous semble essentiel dans un récit de vie ?
Pour en savoir plus sur mes travaux de biographe, rendez-vous sur www.energie-plume.fr et n’hésitez pas à me contacter au 06 64 97 94 84 ou par mail