Coup de cœur littéraire #10 – Alice Munroe

Découvrir un auteur est un cadeau précieux. Un jour, j’évoquerai peut-être ma rencontre avec la littérature de Stefan Zweig, Barbara Kingslover ou Nicolas Bouvier. Aujourd’hui, c’est celle d’Alice Munroe que je souhaite partager.

Mon premier contact fut ce portrait illustré d’une jeune femme sur la couverture d’un gros recueil de nouvelles. Peu d’indications sur ce que j’allais trouver dans ce volume. J’avais entendu dire que l’auteure avait reçu le prix Nobel de littérature, rarement attribué aux auteurs de ce genre, qualifié de mineur. Cela ne laissait rien présumer des sensations que m’offrirait cette lecture. Pour commencer, je piochais une histoire courte en fin d’ouvrage. Vue sur le lac me transportait instantanément dans un voyage guidé par le souci du détail. L’auteure était visiblement une passionnée des gens et des lieux. Ce récit de vie jouait avec des précisions enivrantes.

La nouvelle, un reflet de la biographie

Paradoxalement, cette nouvelle traite de la perte de mémoire. Cela résonnait étonnamment avec mon activité de biographe. Ce qui me touchait le plus est ce naturel avec lequel l’auteure donne vie à son héroïne et à l’environnement dans lequel elle la fait évoluer. Avec cette courte histoire, Alice Munroe venait d’attiser mon appétit et je la suivis pour découvrir d’autres personnages, d’autres lieux, d’autres surprises. Elles ne manquent pas dans ce recueil ! Ces nouvelles illustrent des tranches de vies issues de quotidiens prétendument anodins et de destins tragiques. L’auteure use parfois d’humour noir pour jouer avec les rebondissements d’existences pleines de ressort.

Ce nourrit-elle de faits divers ou puise-t-elle uniquement aux sources de son inspiration généreuse ? Une chose est sure, Alice Munroe est une conteuse qui aime les gens dont elle trace les lignes de vie. La lecture de ses histoires vous attache aux personnages avec une élégance bienvenue. Au point de vouloir prolonger le plaisir de la rencontre. Trop de bonheur – Rien que la vie se lit avec gourmandise mais fait partie de ces délices qu’on voudrait ne jamais finir, pour les déguster longtemps encore, au-delà des pages.

Et vous, quel est votre dernier coup de cœur littéraire ?

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