Coup de cœur littéraire #11 – À mains nues

À mains nues réunit deux artistes, Leïla Slimani et Clément Oubrerie. Ensemble ils signent deux albums pour raconter la vie d’une chirurgienne féministe du siècle dernier : Suzanne Noël.

 

Une biographie pour rendre hommage

J’avais découvert Leïla Slimani avec son excellent roman Chanson douce, prix Goncourt 2016, et les dessins de Clément Oubrerie dans Aya de Yopougon, de Marguerite Abouet. J’adore les histoires, mais je reconnais que j’ai un faible pour la bande dessinée. La BD est une forme qui réunit deux arts majeurs, l’écriture et l’illustration. Dans À mains nues – 2 tomes, Les Arènes éditions – Leïla Slimani et Clément Oubrerie racontent une histoire inspirée de la réalité. Ils préviennent au début de l’ouvrage que s’ils se sont permis quelques libertés avec la vie de leur héroïne, c’est pour mieux lui rendre grâce.

Relater des faits

La fiction offre cette possibilité de romancer l’histoire que l’on raconte, alors que dans le cas d’une biographie, le biographe cherche à raconter les souvenirs du narrateur au plus près de la réalité. D’un dialogue entre le narrateur et l’écrivain nait un récit auquel le biographe cherche à donner vie avec les mots. Dans À mains nues, les illustrations de Clément Oubrerie prêtent vie aux mots de Leïla Slimani. Leur travail est complémentaire et porte l’histoire de façon fluide. Le lecteur suit les aventures de Suzanne Noël, chirurgienne et féministe engagée.

Raconter des souvenirs

Comme dans une biographie, le lecteur découvre la vie, les souvenirs et les passions d’un personnage. À mains nues aborde ainsi les débuts de la chirurgie réparatrice, pratiquée par Suzanne Noël, pionnière en la matière pour réparer les « gueules cassées » de la Grande Guerre. Le récit permet également de découvrir les premières actions mises en place par les mouvements féministes dans les années 30. Le format BD concentre le récit sur des aspects essentiels de la vie du personnage.

Partager des savoir-faire et des émotions

La biographie sans illustrations, davantage rédigée, offre plus d’espace à des éléments techniques. Le lecteur peut ainsi acquérir de nouvelles connaissances avec plus de détails. Des encarts et des annexes peuvent compléter le propos du narrateur. De même le récit peut offrir une palette d’émotions pour mettre en scène les sensations des personnes évoquées au fil des souvenirs partagés.

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