« Les coulisses d’un livre » -3-

En novembre 2019, j’ai été contacté par Nathalie Sisteron, responsable du pôle communication de l’ADT07 – l’Agence de développement touristique de l’Ardèche. Nathalie souhaitait discuter du projet de livre anniversaire des 60 ans de l’ADT (voir les articles précédents « Les coulisses d’un livre » -1- et -2-)

Un an plus tard, Nathalie Sisteron et Gislaine Gacon, qui a aussi participé à cette aventure, témoignent de ce qu’elles retiennent de ce projet.

Evoquer l’ensemble des acteurs

Lorsque Nathalie Sisteron a proposé à Gil Breysse, directeur de l’ADT07, d’écrire un livre sur l’histoire de l’agence, elle avait quelques doutes :

« Je craignais que l’ouvrage ne soit autocentré. Gil quant à lui a immédiatement adhéré. Plutôt que de demander à des membres de l’équipe d’évoquer l’histoire de l’ADT, nous avons donné la parole à des témoins impliqués dans les sujets que nous souhaitions traiter. Le choix des personnes a été partagé avec l’ensemble des salariés, afin de n’oublier aucun sujet important de l’histoire du tourisme de ces 60 dernières années en Ardèche. Puis nous avons constitué un groupe de travail d’une douzaine de personne. Nous avons réuni des volontaires de l’équipe autour d’une frise chronologique sur laquelle nous avons placé les événements marquants, les personnes importantes, etc. repéré ensuite ces thématiques et les témoins associés sur une carte pour vérifier que la répartition géographique serait équilibrée. Nous avions aussi à cœur de donner la parole à des jeunes, des anciens, des hommes et des femmes. Nous voulions également consacrer quelques pages à l’agence, à son fonctionnement et à l’évolution de son organisation au fil du temps. Mais le sens premier de notre action étant de participer au développement du tourisme en Ardèche, il était naturel de donner la parole essentiellement aux acteurs impliqués au quotidien ».

Partager un riche patrimoine

Écrire l’histoire d’une entreprise nécessite de se plonger dans ses archives et de bien la connaître. Les délais de conception étant cours (le projet a débuté en novembre 2019 et le livre devait être livré en mai 2020) cette sélection des contenus a été confiée à l’équipe de l’ADT. En tant que biographe, j’étais chargé des entretiens avec les témoins et de la rédaction de leur récit. L’équipe de l’agence a rassemblé les contenus techniques et historiques concernant l’ADT. Nathalie Sisteron se souvient que la lecture du premier témoignage l’a complètement rassurée sur notre capacité à transcrire les sujets que l’agence avait choisis d’évoquer. « J’ai partagé ce premier texte avec mon entourage et nous étions séduits. Par la suite, nous avons relu chaque témoignage avec les collègues pour vérifier qu’ils ne contenaient pas d’erreurs. Nous avons aussi souligné quelques passages à exprimer différemment pour éviter d’éventuelles incompréhensions. Mais nous avons eu peu de choses à remanier et je savais que concernant les parties historiques liées à l’agence, nous n’aurions pas de difficulté à rassembler les données. L’iconographie nous a notamment beaucoup aidés car les images ont constitué un fil d’Ariane pour garder le cap de ce voyage dans le temps. Les images nous ont permis d’écrire l’histoire et l’équipe était régulièrement consultée pour vérifier qu’il ne manquait rien d’important. Par exemple, dans les pages consacrées à l’histoire de l’ADT, j’ai proposé à Pascale Serole, ma collègue assistante de direction, comme elle connait bien l’équipe, de vérifier que chaque salarié des vingt dernières années figurait bien sur les photos, pour n’oublier personne. »

Diffuser des connaissances

Rédiger une biographie d’entreprise permet de partager des savoir-faire et des connaissances. Les membres de l’équipe connaissent bien le tourisme en Ardèche mais chacun est spécialisé dans un domaine particulier et Nathalie Sisteron apprécie d’avoir fait des découvertes en lisant le livre. « Je connaissais finalement peu la plupart des histoires, mais j’ai retrouvé cette fierté si particulière à l’Ardèche. On sent à travers ces témoignages le besoin d’ancrage dans le territoire. J’étais aussi ravie que le témoignage de Pascal Bonnetain évoque si bien les interdépendances entre le tourisme et l’eau. Il n’y a pas de hasard, tout est lié ! »

Gislaine Gacon a intégré l’équipe de l’ADT en 2009 pour gérer entre autres le label Villages de caractères évoqué dans le livre par Gérard Bruchet. Elle a participé au groupe de travail qui a déterminé le choix des sujets abordés dans le livre et a relu l’ouvrage avant qu’il soit imprimé. « Je vis en Ardèche depuis 1995 et j’ai travaillé dans le tourisme social et pour des entreprises privées du secteur. Lorsque je travaillais au Domaine d’Imbours avec mon mari, à Larnas, je montais souvent à l’Areilladou. J’ai donc été particulièrement intéressée par les articles du livre consacrés aux campings et à la montagne ardéchoise. Nous avons traversé cette période au cours de laquelle les acteurs du tourisme ont du adapter leur modèle économique. Habituées à accueillir des clientèles subventionnées, ces structures ont cherché à développer des activités plus rentables. La difficulté consistait à diversifier les offres, tout en satisfaisant des clientèles variées : des hôtes en séjour pour la semaine côtoyaient des visiteurs en séminaires le week-end ou des mariages. J’ai rencontré cette même diversité de publics lorsque je dirigeais le Château des Célestins, dans le nord de l’Ardèche. On accueillait des classes médiévales, les élèves des écoles locales pour les repas de cantine en semaine et des séminaires et mariages les week-ends. Douze personnes travaillaient dans cet établissement pour accueillir des publics aussi variés de mars à la Toussaint. »

Un contenu authentique

Ces expériences ont permis à Gislaine de relire l’ouvrage avec un œil affûté. Elle se souvient aussi d’avoir emprunté des routes enneigées avec la dameuse pour assister aux épreuves du Rallye Monte-Carlo évoqué dans l’ouvrage par Yves Jouanny. « Ce livre a ravivé de beaux souvenirs, et j’ai retrouvé aussi des points communs, entre les problématiques liées à la pratique des sports d’hiver en Ardèche, et la Savoie dont je suis originaire. Là-bas il y avait quelque chose de facile car le plus grand domaine skiable du monde n’avait pas trop besoin de se faire connaitre pour attirer les visiteurs. Dans la montagne ardéchoise, l’hiver, la clientèle était plus locale et les acteurs du tourisme doivent sans cesse innover pour faire venir de nouveaux visiteurs. On retrouve une clientèle plus internationale dans les gorges, l’été. Cette diversité des publics est une des spécificités de l’Ardèche. J’avais également travaillé près d’Auxerre où les hivers sont particulièrement gris. Lorsque je suis arrivée en Ardèche en février, il faisait beau tous les jours ! J’ai eu un coup de foudre et, depuis, tout en restant attachée à mes montagnes savoyardes, je me sens complètement Ardéchoise. J’aime autant le sud minéral que le nord de l’Ardèche, vert et profondément accueillant. L’Ardèche du nord développe aussi de nombreux projets culturels qui attirent une diversité de publics comme celle que nous évoquions précédemment. »

Un ensemble cohérent

Gislaine Gacon se souvient que le choix des témoins a reposé sur un délicat équilibre entre des personnes légitimes pour parler des sujets choisis.

« Une des originalité du livre est d’avoir permis de parler davantage des thématiques que des personnes. Ce ne sont pas des individus qui sont mis en avant mais bien des projets et des dynamiques collectives et locales. Le groupe de travail que nous avions constitué avait l’avantage de réunir des personnes venues d’autres régions comme moi et des collègues qui travaillent dans le tourisme en Ardèche depuis trente ans. Nos regards complémentaires ont sans doute contribué à obtenir un ensemble cohérent. »

Pour découvrir ce livre, vous pouvez le feuilleter en cliquant sur le lien suivant : https://fr.calameo.com/read/00630982092776ea3b43a

Et si vous souhaitez réaliser la biographie de votre entreprise, je vous invite à consulter le site www.energie-plume.fr ou à me contacter par mail : energieplume@gmail.com ou par téléphone : 06 64 97 94 84

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