« L’inspiration de nos héritages » /7/

Deborah Pardo est cofondatrice de Earthship Sisters. Sa vocation lui vient de ses racines familiales. Au fil du récit de son parcours de vie, Deborah a confié à l’énergie de la plume les ingrédients que lui ont transmis d’inspirantes rencontres.

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Des racines généreuses

Le grand-père de Deborah est venu d’Égypte en laissant tout derrière lui. « Il était autodidacte et bien qu’il n’ait pas eu l’opportunité d’aller à l’école, il n’a jamais cessé d’apprendre. Il m’a transmis la culture de l’autre rive de la Méditerranée. Mes grands-parents sont partis précipitamment et sont arrivés les mains vides. Cela ne les empêchait pas de garder leur générosité orientale. Mon père a grandi dans des conditions modestes et m’a transmis la nécessité de lutter contre le gâchis. Le bon sens m’a incitée à faire le lien avec l’écologie et à ne pas gaspiller les ressources qui nous entourent. Par ailleurs, le respect était une notion importante pour ma famille. Il m’est donc apparu naturel de respecter l’ensemble des êtres vivants. »

L’envie de transmettre

Deborah a hérité de sa famille une solide envie d’apprendre et une grande curiosité. « J’ai toujours eu envie de comprendre dans tous le domaines. Ce qui me motive dans la recherche, c’est de synthétiser des données pour les partager. Je trouve intéressant de s’adapter aux auditeurs ou aux lecteurs, selon que la transmission des informations se fait à l’oral ou à l’écrit, en français ou en anglais. Assister à des conférences et lire des articles d’auteurs variés m’ont beaucoup inspirée. Pour citer deux exemples qui me viennent à l’esprit, Emmanuelle Duez, avec qui je travaille, et Christiana Figueres, que j’ai récemment rencontrée, sont des oratrices dont j’apprécie les qualités. Emmanuelle est fondatrice de Boson Project et WoMen’up. Christiana Figueres a été secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Leur enthousiasme et leur optimisme me donnent de l’élan. Elles m’encouragent à ne pas baisser les bras. L’entêtement est parfois nécessaire pour faire évoluer les comportements. »

Une énergie collective

La réussite d’un projet repose souvent sur la participation de plusieurs acteurs. En ce qui concerne Earthship Sisters, c’est avec Nathalie Ille, cofondatrice de cette initiative créée en 2018, que Deborah a démarré l’aventure. « Nous voulions assembler tous les ingrédients qui nous tenaient à cœur. J’avais vécu de riches expériences dans la recherche, récolté d’intéressantes données sur les albatros, au point de presque publier dans Nature. Mais en devenant maman, j’ai pris du recul. Tout en allaitant, je formais une étudiante Australienne à réaliser des programmes mathématiques. Elle m’a incitée à postuler à un programme scientifique ouvert aux femmes pour  changer le monde. Je suis alors partie un mois en Antarctique avec 80 femmes de différents pays. J’ai découvert à cette occasion que je bénéficiais d’un bon potentiel de leadership et j’ai décidé de l’exploiter. »

Quant à Nathalie Ille, elle était mannequin. Elle est devenue capitaine de bateau et a décidé d’emmener les gens en mer pour les sensibiliser à l’environnement. « En organisant des expéditions féminines, Nathalie a senti qu’il se passait des choses exceptionnelles dans ces groupes de femmes. Finalement, toutes ces rencontres nous inspirent aujourd’hui. Lorsque j’ai eu mon premier enfant, je me suis sentie héritière de toutes les femmes de la planète. C’est très puissant de se sentir toutes reliées et connectées à l’environnement. C’est un carburant qui me pousse à toujours avancer. Je dois maintenant apprendre à me poser pour garder l’énergie nécessaire à défendre ces deux causes essentielles : l’environnement et les femmes. Heureusement, le programme d’Earthship Sisters attire de belles énergies et nous sommes de plus en plus nombreux à œuvrer dans le bon sens. »

La deuxième promotion débutera à la rentrée et la troisième en mars. Des apports digitalisés complètent les cinq week-ends de rencontres répartis sur 9 mois. La formation se conclut par une navigation de 15 jours. Cette année, Deborah interviendra aussi dans le programme biodiversité de l’école Lumia qui ouvre ses portes à la rentrée. De belles rencontres en perspective !

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