Début novembre 2020, mon père et mon oncle m’ont demandé ce que je pensais de l’idée de faire imprimer les mémoires de guerre de mon grand-père. J’étais évidemment emballé ! Eugène avait tapé à la machine son journal de guerre mais toute la famille n’avait pas lu ces pages. Mon oncle a repris ce texte à l’ordinateur et projetait de faire imprimer ces archives.
De son côté, ma grand-mère avait rassemblé dans un cahier d’écolier ses souvenirs, de son enfance à la guerre. J’avais lu ces pages parfaitement calligraphiées il y a une vingtaine d’années et je me souvenais avoir apprécié que ma grand-mère nous offre ce voyage dans le temps.
Raconter sa vie
Le manuscrit de Marie-Louise nous plonge dans la campagne sarthoise au milieu du XXe siècle. C’est une histoire pleine d’anecdotes et un témoignage des modes de vie de l’époque. Ma grand-mère était encore en vie lorsque j’ai lu ces pages et je lui ai demandé pourquoi elle s’était arrêtée au début de la guerre. Elle ne souhaitait pas raconter des moments douloureux. Je l’ai encouragée plusieurs fois à poursuivre, jusqu’à la fin de sa vie, en vain. Marie-Louise avait un caractère bien trempé et c’est entre autres pour cela que je l’aimais ! L’essentiel est qu’elle a eu la générosité de raconter les périodes qu’elle voulait partager.
Le récit de mon grand-père a davantage été source de discussion. Nous partagions le goût de la marche et, au cours de nos balades, il me racontait parfois des souvenirs qui lui revenaient. Il était difficile pour lui d’en parler à d’autres moments car, comme pour beaucoup d’hommes, la guerre avait profondément marqué sa vie et ma grand-mère préférait qu’on ne le questionne pas trop, pour éviter de raviver de douloureux souvenirs. Eugène a donc bien fait de rédiger ses mémoires de soldat puis de prisonnier. Il nous a permis de mieux comprendre ce que vivaient de simples fantassins et leurs conditions de vie lorsque les prisonniers travaillaient en Allemagne.
Rassembler ses mémoires dans un livre
Lorsque mon père et mon oncle ont souhaité faire imprimer les souvenirs de mon grand-père, je leur ai proposé d’ajouter ceux de ma grand-mère et l’idée leur a plu. Je leur ai demandé de rassembler quelques photos pour illustrer le propos et mon père a fouillé les albums pour sélectionner les images appropriées. Il a scanné ces illustrations ainsi que quelques archives – acte de mariage, documents militaires, etc. – puis me les a envoyés par mail. Je n’avais plus qu’à mettre en page ! Nous avons fait le choix de scanner le récit de ma grand-mère pour profiter de sa belle calligraphie. Le cahier qu’elle avait utilisé nous a incités à choisir un format similaire. Et après quelques heures de travail, le livre était prêt pour l’impression. Nous avons ajouté un petit avant-propos et un mot de conclusion pour compléter la centaine de pages constituant l’ouvrage. Puis j’ai transmis le fichier à Scopie, l’imprimeur avec lequel je travaille pour réaliser les biographies qui me sont confiées.
Un cadeau pour toute la famille
Pour Noël, les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ont ainsi chacun reçu un exemplaire des souvenirs de Marie-Louise et Eugène. C’est une belle émotion de partager l’héritage de ceux qui nous ont précédés ! Quelques cousins et amis qui ont connu mes grands-parents ont également reçu ce cadeau avec grand plaisir. Je suis heureux d’avoir partagé ces moments avec mes grands-parents, même s’ils ne sont plus là. C’est un peu grâce à eux si je fais ce métier : ma grand-mère aimait raconter des histoires et mon grand-père répondait à ma curiosité.
Si vous aussi, vous souhaitez recueillir les souvenirs de vos proches dans un livre, n’hésitez pas à me contacter. Vous trouverez d’autres précisions sur le métier de biographe sur le site www.energie-plume.fr
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